À propos
Sylvie LavoieSylvie Lavoie
J’explore les processus transformateurs qui passent par l’art, dans des enjeux qui sont passés de la sphère de l’intime à celle du social. Je m’intéresse à l’émergence des contenus refoulés faute d’avoir été entendus et accueillis, à l’art comme moyen privilégié d’accéder à des parts de soi désertées. Je trace des chemins de réparation et de réappropriation du pouvoir sur sa vie.
Les Transmissions Silencieuses, c’est la quête de ma vie. J’ai creusé énormément cette question de la transmission transgénérationnelle. Je me suis intéressée à tout ce qui touche à la psychogénéalogie, l’épigénétique, et toutes les histoires vécues de transmission de traumas qui se perpétuent dans le secret, le silence et le déni.
Sylvie Lavoie
Artiste chercheuse
Parcours professionnel
L’art comme chemin
Après une carrière en développement organisationnel, je me suis inscrite à la maîtrise en Études des pratiques psychosociales de l’UQAR. Mon mémoire porte sur le processus d’écriture comme moyen de ma réapproprier ma vie après des années de silence et de déni. Il s’intitule: De la vie morte à la vie vivante – l’écriture comme maieutique de soi. Par la suite, dans le but de poursuivre mes recherches sur le sujet, je me suis inscrite à une deuxième maîtrise à l’UQAC, en art cette fois. J’y ai exploré les pratiques artistiques qui ont eues pour moi le pouvoir de faire émerger les contenus refoulés, de mettre au jour des fragments d’histoire de vie qui cherchent la lumière du jour pour avoir une chance de se transformer. Mon mémoire porte le titre de: Les Transmissions Silencieuses – l’art comme chemin de réparation.
Les transmissions silencieuses
Qu’est-ce que c’est ?
Ce sont les héritages transmis à notre insu et que nous continuons de transmettre aux suivants: les secrets, les non-dits, les actes inavouables et les traumatismes qui n’ont pu trouver à être accueillis. C’est le fait qu’ils soient refoulés et latents qui les rend si agissants. Oeuvrer à les sortir de l’ombre contribue à faire cesser les cycles dramatiques de répétition.
Chaque pas sur ce chemin de réappropriation de soi fonde solidement le processus de guérison. Avec le temps, on développe la curiosité pour ce qui cherche à émerger. J’aime comparer cette curiosité de l’émergence à une chasse aux trésors qui permet de reprendre les parts de soi qui ont été désertées en raison du vécu traumatique.
C’est un rétablissement du lien à soi qui nous redonne à la vie, nous rend notre intégrité et notre entièreté.
J’ai fait de ma démarche une publication, un livre devenu un outil de transmission qui fait de mon histoire et de celle des femmes de ma lignée, un matrimoine à transmettre à mes futurs petits enfants que je ne connais pas encore ! J’y donne à voir mes propres chemins de réparation, pierres du gué dans une quête de sens qui m’a permis de repousser sans cesse les limites de ma liberté. Par cet ouvrage je prend la parole que je considère comme un engagement citoyen, un geste poético-politique.